L'album Kid A du groupe Radiohead a été sacré vendredi album de la décennie par le magazine internet musical Pitchfork, devançant tout juste les montréalais d'Arcade Fire, qui ont arraché la deuxième position du palmarès des 200 meilleurs albums parus depuis l'an 2000 avec Funeral.

Paru à l'automne 2000, Kid A voyait le groupe britannique prendre un virage expérimental, une décision risquée qui a généralement fini par convaincre la plupart des sceptiques. On y retrouve notamment les titres Everything it its Right Place et Idiotheque.

«Avec sa magnifique enveloppe électronique méticuleusement assemblée, sa production éclatante et son attitude inquiète vis-à-vis d'une technologie qu'il épouse complètement, Kid A s'impose comme le Grand Album de l'âge internet», explique Pitchfork.

À propos de Funeral, paru en 2004, le magazine estime qu'il s'agit d'un «point tournant» pour le rock indépendant et souligne sa «force rassembleuse» et sa «stupéfiante charge émotive».

Les albums Discovery, du groupe électronique français Daft Punk; Yankee Hotel Foxtrot, du groupe country-rock américain Wilco; et The Blueprint, du rapper américain Jay-Z, complètent dans l'ordre le top 5 du palmarès.

Radiohead s'est particulièrement démarqué la rétrospective de Pitchfork, ses albums Amnesiac et In Rainbows s'étant aussi illustrés à la 34e et 21e place respectivement.

In Rainbows avait fait les manchettes à l'automne 2007, lorsque Radiohead avait annoncé sa distribution sur internet pour un montant laissé à la discrétion des mélomanes. Ces derniers pouvaient notamment choisir de le télécharger gratuitement.

Parmi les autres artistes canadiens inscrits sur la liste se retrouvent les rockeurs montréalais de Wolf Parade, avec Apologies To The Queen Mary (89); le duo de musique électronique de Hamilton Junior Boys, avec Last Exit (76); le groupe post-rock montréalais Godspeed You Black Emperor! avec Lift Your Skinny Fists Like Antenna To Heaven (65); ainsi que le collectif torontois Broken Social Scene avec You Forgot It In People (23).

Le site internet Pitchfork, qui a lui-même vu sa notoriété croître au fil de la décennie, est aujourd'hui une des références les plus citées sur la scène musicale émergente ou alternative occidentale.