Non, le comique Patrick Groulx, alias Pat, n'a pas laissé tombé ses Bas blancs, groupe de musiciens très doués avec qui il tourne depuis quelques années. Mais Pat a changé un peu, s'abandonnant plus librement à ses velléités artistiques, à la poésie et à la musique. Son nouvel album, intitulé La suite, témoigne d'une sensibilité authentique, et d'un véritable amour du country...

Détestant les étiquettes, Pat Groulx n'aime évidemment pas être catalogué. Country, folk, rock, quelle importance? Il dit: «Dans la vie, Je n'ai pas de préférés. Musique préférée, repas préféré. Il y a plein d'affaires que j'aime beaucoup. On vit dans une société où il faut toujours dire exactement ce qu'on fait, ce qu'on aime, il faut mettre des tags. Je fais la musique que j'aime et que j'ai envie de faire. J'ai grandi avec le country. J'essaie de faire un country qui a des couilles.»

 

Avec des couilles et du coeur. Il est évident, à l'écoute de La suite que ce Groulx est une sorte de clown tendre et triste, désireux de se détacher de l'image de l'éternel niaiseux qui rit de tout et de rien: «Je suis plus assumé, concède-t-il. Pour le premier disque j'avais une certaine crainte, même si je savais exactement ce que je faisais. J'ai appris beaucoup, j'ai perdu beaucoup de ma gêne, pas que j'étais complètement timide, mais j'ai appris à bouger sur scène, à bien tenir une guitare, des choses un peu niaiseuses, mais qui donnent un meilleur show.»

Fier de ce nouvel objet, Pat s'affiche sur la pochette (le premier CD était illustré par la photographie de son viril et vieillissant ingénieur du son). Pat Groulx serait-il enfin un chanteur véritablement ravitaillé? «Je me répète, mais je fais de la musique pour faire le party. Avant, dans les premiers shows, j'étais nerveux et stressé pour rien, je ne m'amusais pas avant de monter sur scène. Le passage de l'humour à la chanson «sérieuse» s'est fait assez naturellement.»

Le «naturel» et cette modestie honnête sont un peu la marque de commerce de Pat Groulx, vrai chanteur, lequel retire momentanément son costume de saltimbanque et d'idole des ados pour parler de choses vraies, simples et profondes, comme si l'auteur voulait s'éloigner du kid insolent en lui: «C'est un album que j'ai fait de soir et de nuit. J'ai deux enfants. Si je l'avais écrit de jour, ça n'aurait pas été pareil. J'ai fait de la musique et des chansons pendant qu'ils dormaient. Le soir, j'étais dans un mood confortable, j'aimais descendre au sous-sol dans mon petit bureau.»

Alors que sont étalés sur les tablettes des disquaires les nouveaux albums de Jean Leloup et Patrick Watson, déjà vénérés par la critique, Groulx présente avec humilité cette éclectique compilation où se mêlent le country, le folk, le gros rock, le reggae et (Groulx n'y peut rien) la farce. Il y a une chanson «cachée» en toute fin, passée la douzième. Pat et ses Bas blancs offriront un spectacle bénéfice au nom de l'organisme Entraide Grands Brûlés, le 4 mai à 20h au théâtre Saint-Denis, en compagnie de Jean-Michel Anctil, Éric Lapointe, Boom Desjardins et autres vedettes. Pourquoi les grands brûlés, spécifiquement? «Parce que ça fait mal», dit l'artiste, à la blague et admettant avec humour et tendresse que Pat Groulx et les Grands brûlés ferait un très beau nom de groupe. Ensuite, Pat ira un peu partout dans la province pour offrir aux fans et aux autres son spectacle. Pour plus d'infos visitez le http://www.patrickgroulx.com/

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FOLK-ROCK

PATRICK GROULX

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