Devant une place des Festivals bien remplie et sous des cieux enfin estivaux, Village People a replongé Montréal dans les années disco, hier soir, dans le cadre du 35e festival Juste pour rire. Avec un spectacle rythmé, fort bien monté et acclamé par un public qui avait 20 ans!

Après les premières parties du rappeur montréalais Argento et du groupe AP3, Village People s'est lancé avec Stomp, des Brothers Johnson. Bon, Stomp a un peu vieilli, mais la foule, très diversifiée hier soir (pas mal de têtes grises et certaines coiffées des traditionnels casques de chantier), s'est mise doucement à bouger et... à brandir ses téléphones pour conserver un souvenir de l'événement.

Le groupe qui fête ses 40 ans cette année a enchaîné avec Macho Man, une chanson qui, alors là au contraire, n'a pas pris une ride, si l'on peut dire. La culture du muscle se porte très bien, rappelle Village People, et bien des spectateurs qui se souvenaient des paroles ont animé de plus belle la place des Festivals!

Felipe Ortiz (l'Amérindien), Alexander Briley (le GI), Eric Anzalone (le motard maniaque), Billy Whitefield (le gars de chantier), Jim Newman (le cowboy) et Ray Simpson (le policier et meneur) ont poursuivi avec Listen to the Music, déchaînant la même atmosphère joviale et bon enfant.

Avec Trash Disco, Village People a ressuscité la fin des années 70 et le temps des Gloria Gaynor, des Jackson Five, d'ABBA, d'Anita Ward et de Barry White. Dans un medley un peu brouillon mais sans prétention, assez complet et funky à souhait. Il fallait voir le public taper dans ses mains avec bonheur.

Avec Let's Go Back to the Dance Floor puis In the Navy et évidemment YMCA, le party était définitivement lancé, avec des basses effrénées et un public qui répondait toujours présent. Une belle atmosphère de discothèque, mais dommage que le jeu de lumières n'ait pas toujours été à la hauteur.

Les chorégraphies de Village People sont plus sages, moins déchaînées qu'il y a 40 ans, mais finalement toujours aussi efficaces. Il fallait voir le plaisir sur les visages des spectateurs. Hier soir, le cerveau prenait des vacances! Les hanches, les épaules et les jambes prenaient le relais!

«On se contente de chanter des chansons stupides», disait l'an dernier un des membres de Village People en entrevue. Et alors? a-t-on envie d'ajouter. Le but du groupe est d'avoir du fun et d'en donner, de transmettre du plaisir comme si c'était l'Halloween ou le party du Nouvel An! Et ma foi, les sympathiques chanteurs et danseurs du groupe new-yorkais y parviennent avec brio. Le public aurait dansé toute la nuit...

Photo Olivier Jean, La Presse