Le Club Soda avait ses airs de grand soir, jeudi, pour le retour en ville de Patrice Michaud avec Le feu de chaque jour, son deuxième CD. Magnifiques retrouvailles en cette semaine qui, pour lui et bien d'autres, avait mal commencé...

Patrice Michaud est un auteur-compositeur de talent, fin mélodiste avec la guitare à l'avenant, mais aussi un grand conteur. Dans la lignée des Rivard, Corcoran, Yann Perreau (son metteur en scène) et, n'ayons pas peur des noms, Yvon Deschamps, il présente ses chansons avec des histoires aussi drôles que touchantes: voilà la coche par rapport à la plupart des comiques patentés. Et il n'a pas encore chanté une note avec cette voix claire et juste qu'il commence à peine à explorer.

Il faut l'entendre raconter comment, à Cap-Chat, son berceau, et plus tard à Rimouski où il essayait de se concentrer sur la littérature, il a découvert, et exploré, la femme, la femme aux «ongles longs» pour aller avec ses «ondes courtes» dans une Monte Carlo 88. Ça l'a marqué. Pour la vie. Et il a couru après, Marie, mais là, il a sa Marie à lui avec qui il fait des enfants, Deux lignes rouges, Loin de Disneyland. La salle est à terre, sous le charme.

Son grand-père Bertrand connaissait trois accords de guitare, assez pour jouer l'ensemble du répertoire country, le rock de John Fogerty... et la plupart des chansons de son petit-fils, surtout quand lesdits accords sont joués par Simon Pedneault, présence subtile, indispensable. Avec Marc Chartrain à la batterie - jamais un coup de trop - et Mark Hébert à la basse, Michaud ne risque pas de s'égarer sur les chemins de la gloire qui l'attend.

Patrice Michaud explorateur... Après la femme, il a découvert l'Homme, s'est cherché lui-même jusque dans La faille de San Andreas. Et qu'y a-t-il trouvé? Trop de cowboys pour ce qui reste d'Indiens...