Cat Empire semble avoir tissé des liens étroits avec Montréal depuis 2006, année où ce groupe australien s'est démarqué avec un spectacle extérieur gratuit. On en a encore eu la preuve cette semaine: en plus du concert programmé vendredi au Metropolis, une supplémentaire avait été ajoutée, mardi, au même endroit.

Le festif groupe ne s'est pas produit devant une salle archi comble - passé l'avant-scène, des places assises avaient été prévues au parterre -, mais il faisait chaud et une bonne partie de l'assistance avait envie de se délier les jambes. De s'éclater, même, sur le jazz mâtine de ska, de reggae et de funk des Australiens dont l'entrée en scène, au son de Steal the Light (titre de son disque paru plus tôt cette année), a été accueillie par de grands cris.

Avec In My Pocket, morceau marqué par un délire percussif improvisé dirigé par le trompettiste Harry James Angus, on a saisi que la soirée allait être brûlante. The Cat Empire a enchaîné les chansons sans prendre le temps de souffler. Or, on ne se trouvait pas devant un groupe sur le pilotage automatique, plutôt devant des musiciens solides qui savent comment chauffer une foule.

C'est d'autant plus fascinant que Cat Empire fait de la musique comme d'autres feraient des acrobaties. Là, un morceau trempé dans le jazz cubain. Plus loin, une décharge tentaculaire où se mêlent envies progressives, fanfare tzigane et jazz turc (ou quelque chose du genre). À d'autres moments, c'est du ska avec des trompettes mariachis et un piano qui danse la salsa. Tous les morceaux ne sont pas convaincants, mais une chose est sûre: ces gars-là savent surfer sur le moment présent.

Puissante machine à voyager dans le temps, mais surtout dans les styles musicaux, Cat Empire échafaude des grooves qui envoutent les hanches (même les fesses vissées sur des tabourets dansaient) et partent en vrillent dans des envolées de jazz latin relevées. Bref, de la musique de tripeux qui aiment la musique savamment construite qu'on peut aussi écouter sans se prendre la tête.

Les Australiens vont faire un tour à Ottawa et reviennent à Montréal vendredi, toujours au Métropolis. Colin Moore assure de nouveau la première partie.