Avec le chanteur de Cut Copy qui parle de sa passion pour les claviers, on se demandait bien où il les avait cachés au début du spectacle que le groupe australien donnait à guichets fermés, hier soir, au Club Soda.

C'est avec beaucoup d'enthousiasme que nous attendions le passage de Cut Copy en ville. Nous avons succombé aux charmes dansants de l'album In Ghost Colours, sorti en 2008, et de son petit frère lancé il y a quelques semaines, Zonoscope, qui a eu le même effet rapide de dépendance.

Vers 22 h, le chanteur Dan Whitford et ses acolytes ont brisé la glace avec Visions/Nobody Lost, Nobody Found, tandem d'In Ghost Colours dont l'intensité graduelle de la longue introduction est tout indiquée pour réchauffer la foule et la mettre en appétit.

Pendant les premières chansons du spectacle, le quatuor était en formule rock. Whitford était plus souvent derrière sa guitare que derrière son clavier et sa console, mais c'était très divertissant de voir le chanteur - au look plutôt nerd - faire vibrer la foule avec son poing en l'air comme un adolescent qui danse sur sa première brosse.

Il a fallu entendre l'offensive de percussions que Cut Copy a servi sur Corner of the Sky pour que la foule se dégourdisse les jambes et que le spectacle prenne une tournure dansante. «Comment allez-vous ce soir?», a lancé Whitford, avant de poursuivre avec Take Me Over et Pharaohs & Pyramids.

Les dimensions restreintes du Club Soda étaient idéales pour recréer l'ambiance d'un party dansant intime. Cut Copy aurait toutefois intérêt à ajouter du visuel sur scène, ne serait que la superbe pochette de Zonoscope (du défunt artiste contemporain japonais Tsunehisa Kimura) ou des images urbaines du clip de Need You Now.

La voix très mélodique de Whitford est solide en spectacle. En fait, elle ne fait pas le jeune âge de son chanteur, qui est aussi DJ, multi-instrumentiste et réalisateur. C'est frappant quand lui et ses acolytes apparaissent sur scène avec leur look de jeunes collégiens (nous sommes loin des beach bums australiens).

Au total, Cut Copy aura interprété une quinzaine de chansons de ses deux derniers albums, en terminant en grand avec Sun God (qui fait presque 15 minutes), puis Need You Now et Out There On The Ice, servis en en rappel. La durée du spectacle était modeste (80 minutes au total), mais les performances des quatre musiciens australiens étaient fougueuses et senties. La foule a même eu droit à un «merci beaucoup» en français.

Holy Ghost! en première partie

En première partie, le duo new-yorkais Holy Ghost!, aussi sous contrat avec l'étiquette DFA, a été à la hauteur de son premier album éponyme, mis en vente en exclusivité sur iTunes, hier. Le groupe ne réinvente rien avec son électro-pop des années 80, mais les mélodies sont efficaces et invitent à la fête.