La vie. Quand elle est belle, mais aussi quand elle est plus difficile. Mais surtout l'amour. C'est ce que raconte Nicola Ciccone dans ses chansons. Et il faut voir le chanteur italo-québécois en spectacle pour comprendre à quel point sa musique est un bouillon de poulet pour l'âme de ses fans.

C'est au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts que Nicola Ciccone faisait, hier soir, la rentrée montréalaise de sa tournée suivant la sortie de son sixième album, Imaginaire.

Il s'est produit à guichets fermés devant 1400 personnes. Surtout des femmes, mais aussi des hommes. «Il faut vraiment que vous m'aimiez pour sacrifier votre beau hockey», leur a lancé Ciccone à la blague, après avoir ouvert son spectacle avec Tu m'aimes quand même.

En récitant à la foule un texte poétique appris par coeur (comme plusieurs fois pendant son spectacle), il a aussi remercié les femmes d'être aussi belles, faisant ensuite une rime avec «étincelle».

Ciconne a poursuivi avec Ciao Bella. Le spectacle était à peine commencé que les spectateurs tapaient des mains avec un sourire collé aux lèvres. Après six albums à parler d'amour, Nicola Ciccone gagne toujours aussi fort le coeur de ses fans. Hier soir, quand il a, comme à son habitude, repris Me and Bobby McGee, c'était à se demander si la foule savait que c'était à la base une chanson de Kris Kristofferson popularisée par Janis Joplin.

Le chanteur - interprète masculin de l'année au dernier gala de l'ADISQ - a un côté «bon gars amoureux de la vie» et «vagabond qui répand la bonne nouvelle». Sur scène, il est pris et inspiré par ses chansons, et son manque de naturel et de laisser-aller dans ses gestes se transforme en un charme authentique entremêlé d'une candeur attachante. Après tout, Ciccone est un ordinary man, chante-t-il. Mais ses fans aiment ses histoires de vie extraordinairement ordinaires. Qu'il parle d'une femme, de son père, d'un ami ou de la maladie, Ciccone touche les gens.

La voix du chanteur était impeccable hier soir, très puissante pendant L'opéra du mendiant et L'amore esiste ancora, traduction italienne du succès de Céline Dion écrit par Plamondon. La mise en scène du spectacle était très classique, peut-être trop, alors que la complicité avec ses musiciens ne l'était peut-être pas assez. Mais rien à dire sur le rythme du spectacle généreux de deux heures, avec les monologues, les ballades à succès placées au bon moment entre les 12 nouvelles chansons et des segments plus rock très solides, notamment sur La danse du pourquoi et L'amour est un porc-épic.

La musique de Nicola Ciccone a quelque chose de réconfortant, telle une tape sur l'épaule. Se faire «chanter» les aléas de la vie et l'amour dans sa plus simple expression - l'amour tout court- par un bon gars sincère et gentil, ça ne peut que faire du bien.