Il y a eu des problèmes techniques au niveau des projections vidéo et les deux membres du duo sont restés dans le noir tout le long du spectacle, mais Ratatat a une fois de plus érigé un puissant mur de son sur la scène du Métropolis, hier soir.

C'est à guichet fermé que le duo de Brooklyn amorçait la tournée suivant la sortie de son nouvel album LP4, lancé en juin dernier. Très impressionnant compte tenu du fait que leur électro-rock est instrumental.

Mike Stroud et Evan Mast sont montés sur scène à 22h et en sont descendus moins d'une heure et quart plus tard. Les deux moitiés de Ratatat étaient devant un écran géant, et au milieu de deux autres toiles qui projetaient aussi du visuel, que ce soit les mêmes oiseaux que sur la pochette de LP4, des danseuses africaines ou encore des musiciens à cordes de l'époque de Louis XIV.

En début de spectacle, ils ont fait plusieurs titres de leur dernier disque, en plus de Mirando, de l'avant-dernier, accompagné d'images tirées du film Prédateur avec Arnold Schwarzenegger (nostalgie).

Mais la soirée a pris son envol avec Loud Pipes, qui a servi cet été à l'émission de radio AM, animée par Anne-Marie Withenshaw­ sur les ondes de Radio-Canada. La foule -étonnamment plutôt jeune- a aussi beaucoup apprécié Wildcat, aussi tiré du deuxième album de Ratatat, Classics.

Ceux qui ont vu les précédents spectacles de Ratatat à Montréal étaient avertis : on ne voit pratiquement jamais les visages de Mike Stroud et Evan Mast, qui ont un look old school grunge avec leurs cheveux longs.

Ils parlent à peine à la foule à part pour dire merci et leur prestation est trop courte (surtout pour un groupe qui a quatre albums dans ses poches). Mais le constat final reste le même : derrière cette toute-puissance musicale, ils ne sont que deux!

Mike Stroud (guitariste) et Evan Mast (bidouilleur) forment un duo instrumental explosif. Hier soir, ils étaient à leur meilleur sur Neckbrace, Lex (sans doute leur meilleur chanson), Shempi, Drugs et Sunblocks.

Après quatre albums, une signature musicale bien à lui, et un style aux possibilités plutôt limitées, Ratatat parvient à se réinventer et à faire des chansons aux mélodies aussi prenantes pour les tripes.

La musique de Ratatat n'a pas besoin de texte pour être évocatrice et la source d'émotions fortes. En spectacle, la musique est tout aussi plus grande que nature, mais comme les musiciens interagissent très peu avec le public, il manque une «valeur ajoutée». Surtout quand il y a des problèmes techniques au niveau des projections vidéo comme hier soir.

Mike Stroud et Evan Mast sont transportés sur scène, mais ils sont cachés derrière leur puissant mur de son, et c'est un peu dommage.

Malgré tout, on va remettre ça encore la prochaine fois.