Conclusion du spectacle de MGMT hier soir au Métropolis : les membres du groupe sont davantage des trippeux de musique que des gars de party. Mises à part les images projetées derrière eux, c'est comme s'ils étaient dans leur local de pratique: ils regardaient à peine le public et ne se déplaçaient pratiquement pas.

Ce n'est pas que les musiciens n'étaient pas contents d'être sur scène. Côté interprétation et maîtrise des chansons, rien à dire non plus, mais au niveau de l'attitude, cela manquait franchement de pep.

Nous étions loin des jeunes qui font de la drogue et qui flirtent avec des mannequins du premier succès de MGMT, Time to Pretend :

Let's make some music, make some money, find some models for wives.

I'll move to Paris, shoot some heroin, and fuck with the stars.

(...)

This is our decision, to live fast and die young.

We've got the vision, now let's have some fun.

La bande de Ben Goldwasser et Andrew Van Wyngarden a lancé le bal avec une version acoustique de Pieces of What, tirée de son premier album, Oracular Spectacular. MGMT a enchaîné avec Brian Eno, de son deuxième disque Congratulations, puis avec Destrokk, de son deuxième EP. Il aura toutefois fallu Flash Delirium et Electric Feel avant que le spectacle décolle enfin.

Contrairement à bien des gens, j'ai aimé le deuxième album plus exploratoire et psychédélique de MGMT, même si je n'y retrouvais pas les titres dansants et irrésistibles du premier.

Mais hier soir, ce n'était pas une question de chansons. Et ce n'était pas une question de soir. Les gars de MGMT n'aiment pas danser le bras en l'air. Ils sont dans leur bulle musicale sur scène. Ils préfèrent les solos qui s'éternisent et ne pas faire le rappel final avec un hit.

De mon point de vue, le groupe aurait pu connecter davantage avec le public. J'ai vu beaucoup de gens regarder leur cellulaire et discuter entre eux hier soir. Mais la foule - composée de beaucoup d'adolescents en état d'ébriété - était en général enthousiaste et heureuse d'être là.

C'était peut-être tout le buzz qui entourait le groupe, mais dans mon souvenir, le spectacle que MGMT avait donné il y a deux ans au festival Osheaga était plus rassembleur.

Il reste que j'ai quand même passé de bons moments hier soir au Métropolis, notamment pendant It's Working, Weekends Wars et bien entendu pendant Time to Pretend et Kids. Mais elles sont les chansons préférées du public, manifestement pas celles de MGMT.

Les spectateurs qui voulaient entendre des envolées musicales psychédéliques en étaient ravis. Ceux qui voulaient danser un peu moins.

Comme dirait l'amie qui m'accompagnait, «tant qu'à faire, j'aurais écouté le disque chez nous».