Un public de tous les âges a assisté mercredi au dernier concert-apéro de la saison de l'Orchestre Symphonique de Montréal avec son invité Louis-José Houde.

La formule proposée par l'OSM est toute simple et, quand elle est bien exploitée, très divertissante. Après l'apéro offert par un commanditaire, les spectateurs, dont plusieurs sortent tout juste du bureau, prennent place au Théâtre Maisonneuve où, à 18h30, les attend l'orchestre dirigé par Stéphane Laforest qui terminait hier un mandat de deux ans à titre de chef assistant de l'OSM.

L'animateur André Robitaille s'installe dans un fauteuil rouge à la gauche de la scène où viendra le retrouver Louis-José Houde, dont l'orchestre interprétera les pièces qu'il a choisies. L'humoriste et comédien apparaît d'abord au fond de la scène et s'improvise timbalier pendant l'introduction de Also Sprach Zarathustra de Richard Strauss qu'on associe depuis plus de 40 ans au film 2001, l'odyssée de l'espace de Stanley Kubrick.

Houde est en terrain familier, lui qui a étudié les percussions classiques, le solfège et a même été basse dans la chorale de son cégep à Drummondville. «J'étais limite baryton, vraiment viril», a-t-il ajouté sous les rires d'un public complice.

Louis-José Houde a remis ça un peu plus tard en s'installant derrière une batterie à la droite de la scène le temps du thème musical du film Rocky. Tout à coup, l'orchestre s'est tu et sa recrue d'un soir s'est lancée dans un «solo de drum» convaincant, chaudement applaudi par la salle. «Mon solo, c'était très écrit» a-t-il commenté, pince-sans-rire.

Ce concert-apéro s'est déroulé ainsi pendant 75 minutes sur un mode décontracté, mais toujours très respectueux de la musique et de l'orchestre. Les musiciens ont joué des extraits de pièces généralement très connues de Richard Strauss, Wagner, Schubert, Bernstein et Tchaïkovski entrecoupés d'échanges entre Houde et un Robitaille parfaitement capable de donner la réplique à l'humoriste.

L'invité spécial a expliqué ses choix musicaux -La chevauchée des Walkyries lui rappelle le film Apocalypse Now et lui fait un peu penser à la musique de Star Wars, tandis que le thème de Rocky vient toujours le «chercher» après toutes ces années -et il a confié que la musique l'aidait à se «calmer les nerfs» même s'il n'est pas aussi énervé dans la vie qu'on le dit.

Il a également parlé de son métier et des projets qui le tiendront occupé au cours de la prochaine année: l'animation du gala de l'ADISQ et l'écriture de son troisième spectacle dont il a terminé hier un numéro sur un ami qui étudiait la musique avec lui, mais «qui n'est plus là». Puis il a ajouté: «Je ne tourne pas de film cette année: je me consacre à l'écriture et à la harpe.»

L'orchestre qui jouait surtout de courts extraits des oeuvres choisies par son invité a pu faire la démonstration de son dynamisme pendant deux pièces plus longues: un collage d'extraits de West Side Story explosif et fantaisiste, avec claquements de doigts, sifflet et contrebasse qui virevolte, et l'Ouverture 1812, opus 49 de Tchaïkovski, un cadeau de l'OSM dont l'exécution énergique reflétait bien celle de son Louis-José Houde, comme l'avait affirmé l'animateur Robitaille.

Photo Bernard Brault, La Presse

«Je ne tourne pas de film cette année: je me consacre à l'écriture et à la harpe.»