Chanteur, parolier, guitariste, compositeur, artiste central du groupe art-rock-électro Suuns, le Montréalais Ben Shemie lance cette semaine A Skeleton, sommairement décrit comme «un album pop expérimental aux sons synthétiques froids avec des touches de psychédélisme».

Enregistrés et mixés par Dave Smith aux studios Breakglass, les 10 titres de cette production vraisemblablement lo-fi ont été conçus sans surimpressions.

L'idée était de conserver toutes les empreintes laissées aléatoirement, Ben Shemie souhaitait ainsi évoquer «l'imprévisibilité et le chaos» du geste créatif.

Il y a notamment exploré les effets de réverbération générés par sa lutherie électronique. À travers ses textes de chansons, l'auteur se projette dans un avenir pas très éloigné de notre présent, mais bien assez pour illustrer ce pressentiment: l'intelligence artificielle dominera la vie humaine au point de faire de l'art.

Un peu plus précisément, l'album raconte les errances aléatoires et les rêveries métaphysiques d'un squelette, entité neutre devenue la muse de la machine, dépourvue de sexe ou de race.

Encore plus précisément, la poétique de l'album se fonde sur l'impossibilité de comparer les charpentes humaines une fois débarrassées de leurs couches musculaires.

Après tout, nous finissons tous en squelette... à moins d'opter pour l'incinération. Qu'en sera-t-il bientôt? Ben Shemie y a songé...

* * * *

Art pop, électroacoustique, expérimental. A Skeleton. Ben Shemie. Hands in the Dark Records.