Isolé pendant 18 mois dans un coin perdu du pays de Galles, Sebastian Gainsborough, alias Vessel, a imaginé ce mélange peu commun de musiques électroniques, musiques de chambre tonale ou atonale (violon, violoncelle), chants féminins harmonisés et traités.

Outre l'électroacoustique savante, la techno, l'ambient, la percussion polyrythmique, le bruitisme et la musique instrumentale contemporaine, on trouve aussi des éléments stylistiques inspirés du baroque (pour le clavier électronique rappelant le clavecin ou le clavicorde) dans cette proposition.

Très clairement, nous avons entre les oreilles un opus des plus singuliers, riche, touffu, inédit, gracieuseté d'un créateur originaire de Bristol.

En fin de vingtaine, ce musicien anglais peut compter sur des connaissances musicales très diversifiées pour concevoir un amalgame aussi solide. Qui plus est, tout le spectre émotionnel est investi.

Ce troisième opus de Vessel est tout sauf linéaire: le chaos, la tristesse, la mélancolie, l'explosion, la violence sauvage, la colère, la guerre, la paix méditative, l'harmonie céleste, l'amour tendre sont tour à tour portés par ce vaisseau polychrome.

Voilà une trame narrative pleine de rebondissements, voilà une oeuvre en bonne et due forme. Vaste palette... vaisseau polychrome.

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ÉLECTRO, AMBIENT, MUSIQUE CONTEMPORAINE. Queen of the Golden Dogs. Vessel. Tri-Angle.