Voilà l'éclosion mondiale de potes qui bidouillent de la zique depuis le high school dans le Cheshire, comté jouxtant le Merseyside. Aujourd'hui établis à Manchester, les mecs ont croisé plusieurs styles sur leur route vers l'âge adulte: indie pop, indie rock, synth-pop, soul-pop, dream pop, électro-pop, dubstep, U.K. garage, brit-pop... pop.

Le premier album de The 1975 fut lancé en 2013, après quelques EP. Nous en sommes au troisième opus, et voilà le succès anglo-américain à portée de main. Le batteur George Daniel et le chanteur-guitariste Matty Healy ont réalisé le troisième album du quartette qu'ils forment avec le guitariste Adam Hann et le bassiste Ross MacDonald. Voilà sans conteste de l'excellente pop anglo-brit, telle qu'on peut se l'imaginer en 2018 dans le Merseyside.

Les hymnes, les accroches, les patterns harmoniques, les rythmes binaires, les grattes de guitare, les accords de clavier et textures électroniques constituent une synthèse plus qu'efficace de leur parcours. The 1975 puise dans les quatre dernières décennies de fragments de U2, Michael Jackson, George Michael, Otis Redding, Coldplay, Oasis, Burial, D'Angelo, A$AP Rocky, Kendrick Lamar, Joey Bada$$ et plus encore... Bref, ze salade totale.

Musicalement, cette pop-synthèse frappe dans le mille, le tout assorti d'une poésie dystopique sur l'existence internet des milléniaux en 2018, à commencer par leurs relations virtuelles en ligne et leur solitude physique comme en témoigne le titre de l'opus: A Brief Inquiry Into Online Relationships.

On y ressent bien assez de survoltage, de romantisme échevelé, bref assez de désorganisation heureuse, de lucidité sensible et d'illumination pour conclure au cocktail explosif.

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POP. A Brief Inquiry Into Online Relationships. The 1975. Dirty Hit/Polydor.