Très prisé dans l'underground montréalais au cours des années 90, le groupe rock WD-40 nous avait menés «aux frontières de l'asphalte», et s'est retiré dans ses terres jusqu'à l'an dernier.

À l'évidence, l'appel de la création fut irrésistible pour le frontman Alex Jones (chant, textes, basse, harmonica), ses acolytes Jean-Loup Lebrun (guitares) et Hugo Lachance (batterie et percussions), auxquels s'est joint Pat Mainville (guitares et lapsteel) sur quelques pistes. Mâtiné de rock'a'billy, de blues ou de folk americana, le rock garage de WD-40 ressemble ici à ce qu'il fut à sa grande époque, pour ne pas dire qu'il est resté au même point.

Ce qui est un peu normal... forcément, un groupe reprend là où il a laissé, dérouille l'engin et le châssis, en lubrifie les roues et la suspension et reprend la route - comprenant une escale aux Francos, samedi.

Encore maintenant, donc, on aime cet alliage de rock et de mots; encore aujourd'hui, WD-40 porte des textes francophones d'un niveau supérieur à la moyenne québécoise.

Comme c'était le cas il y a deux décennies, la poésie chansonnière d'Alex Jones fait toute la différence entre un groupe honnête constitué de valeureux mécanos et un véhicule rock dont on savoure le verbe à travers l'expression rock.

* * * 1/2

Rock. La nuit juste après le déluge. WD-40. Productions Papa Richard.