Après avoir terminé le long cycle de tournée suivant son excellent album sorti en 2013, Immunity, Jon Hopkins aurait exploré différents états de conscience en adoptant des techniques de méditation et autres pratiques, disons, stupéfiantes.

Cela l'aurait alors mené à adopter d'autres processus de création, et voilà Singularity. Cet opus se veut un voyage de musique électro mais aussi une aventure sensorielle, profondément organique, dont l'objet est de faire s'exprimer les tréfonds de la conscience à travers les sons.

Cet enregistrement se décrit comme un univers en soi «qui se dilate et se contracte vers un même point infinitésimal». De magnifiques séquences électroniques y côtoient les chants humains, assortis de délicates exécutions instrumentales, ces fréquences stratosphériques alternent avec des passages de grande intensité technoïde.

Cette odyssée implique plusieurs paliers où la pulsation n'est pas un préalable absolu, mais bien l'un des divers états recherchés et atteints. La qualité et la diversité des éléments texturaux sont ici remarquables; tout s'imbrique dans une trame dramatique fort bien menée.

On peut toutefois déplorer la relative pauvreté harmonique de certaines propositions, signe évident d'une méconnaissance comme on l'observe si souvent chez les compositeurs autodidactes sur le territoire électronique. Léger détail dans cette odyssée de l'intérieur.

* * * 1/2

ÉLECTRO. Singularity. Jon Hopkins. Domino Records.