Nadia Essadiqi fait parler d'elle depuis au moins trois ans, on lui connaît des origines marocaines, un accent full québécois, une vraie dégaine, une envie sincère de poésie, un pouvoir de transmission, des émotions à faire partager.

La Bronze a construit son personnage avec un premier album homonyme en 2014, suivi de l'EP Roi de nous en 2016, sans compter une reprise en arabe dialectal marocain de Formidable de Stromae.

À l'instar de ses contemporains francos locaux qui se mettent à l'écriture, elle commet des maladresses littéraires - elle peut par exemple accorder des vertus transitives au verbe sombrer -, mais bon... cela importe-t-il dans l'ensemble de sa facture? 

Et puisqu'elle peut nous tracer des lignes de choix, telle «le passé ne dicte rien / c'est une vieille peau qui m'aime bien», un bon coach à l'édition pourrait améliorer grandement l'affaire.

Au bout du compte, on retient davantage que La Bronze est l'une des rarissimes chanteuses francophones d'ici à s'inscrire vraiment dans l'actualité rock, électro, trip-hop et synthpop.

Pour ce, elle fréquente des musiciens en phase avec leur époque, à commencer par Clément Leduc. Dotée d'une forte personnalité, elle a un instinct puissant, elle ressent le présent. Pas loin du but, pas loin de l'âge de La Bronze.

* * * 1/2

POP ÉLECTRO. Les corps infinis. La Bronze. Kartel Music.