En Suède chez Johannes Berglund, en Islande chez Valgeir Sigurðsson, cofondateur de l'excellent label Bedroom Community, en France et à New York aux côtés du collègue et compatriote Amine Metani, la Tunisienne Emel Mathlouti chapeaute la réalisation de son deuxième opus, certes l'un des meilleurs de souche non occidentale qui soit parvenu à nos oreilles en 2017.

On sait que sa carrière avait décollé avec le Printemps arabe. Il ne faut surtout pas rester scotché à cette image de passionaria: l'art de cette chanteuse, compositrice et réalisatrice dépasse son engagement pour une société nord-africaine moderne, laïque, égalitaire.

Désormais résidante de New York, elle est d'abord et avant tout une artiste, ses références musicales sont à la fois locales et universelles: post-rock, psych folk, électro, trip-hop, baroque pop, musiques maghrébines et arabes la distinguent très clairement des propositions connues de la pop arabe moderne.

Après avoir longtemps tergiversé sur son identité musicale, Emel Mathlouti a trouvé son angle d'attaque et peut construire sur ces bases. Le cycle s'annonce long et fructueux.

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Électro, post-rock, world. Ensen. Emel. Partisan Records.