Une relation s'amorce entre les jazzophiles d'Amérique et ce doué saxophoniste d'origine haïtienne, mis sous contrat par le label français Jazz Village.

Spécialiste des anches (saxes soprano et alto, clarinette), capable d'évoquer le Miles Davis période fusion en soufflant du cornet (One Note for Miles), Joseph Jr «Jowee» Omicil ne se démarque pas tant par la virtuosité de son jeu que par ce qu'il a à dire musicalement. Affirmer serait un terme plus juste, vu l'assurance du ton.

La qualité de ses phrases, la singularité de ses trajectoires mélodiques, l'intégration de son patrimoine créole haïtien et antillais dans un contexte résolument jazz, son leadership orchestral, sa volonté de frapper fort comme l'indique le titre de cet album, voilà qui est très rafraîchissant dans le paysage jazzistique.

Les hybridations entre jazz moderne et musiques antillaises existent depuis longtemps, mais Jowee Omicil en suggère un nouveau chapitre... peut-être un livre entier si les albums subséquents bonifient les bases de celui-ci.

Il est évidemment trop tôt pour prévoir si ce musicien s'imposera à long terme et deviendra une figure marquante du jazz haïtien, mais il en a certainement la ferme intention. Omicil... de longue portée?

À L'Astral, le 1er juillet, à 18 h

* * * 1/2

JAZZ. Let's Bash! Jowee Omicil. Jazz Village.