Je n'avais pas compris l'engouement persistant (depuis 2012) pour Mac DeMarco, Britanno-Colombien transplanté à Brooklyn après une transition montréalaise remarquée. À l'évidence, le mec a une carrière importante à l'échelle occidentale; chouchou des hipsters, jouissant d'un fort capital de sympathie côté critique branchouille, il s'apprête à remplir deux Métropolis en autant de soirs, mercredi et jeudi. Alors? Un effort supplémentaire s'impose.

Le mec s'avère un songwriter efficace, ses chansons sont solidement construites. Son charme reposerait sur des airs parfois candides, parfois narquois, d'un romantisme givré comme il se doit pour le yaourt et les céréales.

Alors? L'art de Mac DeMarco n'est certes pas l'expression d'un imbécile heureux ni d'un cave trop sûr de ses moyens, mais... deux écoutes, trois écoutes, je ne vois toujours pas l'angle d'attaque qui lui vaut tant d'éloges. Ses arrangements easy listening et sa voix de semi-tombeur ne le mèneraient-ils pas normalement à l'animation de bar-salon? Allez, encore un effort de comprenure.

On lui trouve pourtant d'énormes qualités, encore cette fois pour This Old Dog, si l'on s'en tient aux recensions compilées sur la plateforme Metacritic. Plutôt bien tournée, sa poésie aigre-douce se couche sur une variété de références lo-fi: ballade calypso javellisée, soul pour visages pâles, gravats de bossa-nova, jazz léger pour cabinet de dentiste, fragments de laid back americana, on en passe. Ben coudon!

Dans une interview au Guardian, Mac DeMarco se comparait humblement à ses propres fans, «ces jeunes qui aiment la musique et non les formes bizarres et prétentieuses». Tiens, tiens, je viens peut-être de piger...

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POP INDIE. This Old Dog. Mac DeMarco. Captured Tracks.