Si ce n'était pas l'année du Dylan nobélisé, la major Sony aurait-elle lancé ce coffret où les 36 CD sont plus ou moins la répétition d'un même programme? Aucun document sonore de His Bobness n'est superflu pour ses loyaux sujets, plus nombreux que jamais pour les raisons que l'on sait.

Voilà le témoin sans montage d'une tournée effectuée en Australie, en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en Suède. Chacune des 21 villes visitées compte au moins un album enregistré devant public.

Les grands classiques de la première tranche des années 60 y sont interprétés, mais, grosso modo, le répertoire varie peu d'un concert à l'autre et la qualité de la prise de son est parfois très discutable.

Le folk-rock dylanesque s'y exprime en solo ou en groupe, soit avec les musiciens majoritairement issus du band canadien The Hawks sauf le batteur Mickey Jones - devenu The Band par la suite et regroupant Robbie Robertson, guitares, Rick Danko, basse, Richard Manuel, piano, Garth Hudson, claviers.

L'année 1966 est aussi celle où Robert Zimmerman dut faire face à une portion de folksters déçus, voire frustrés par son virage électrique. À Manchester, un spectateur l'avait traité de Judas après qu'il eut interprété Ballad of a Thin Man.

«I don't believe you... You're a liar», avait rétorqué Dylan, avant d'ordonner à son groupe de jouer «fuckin loud» Like A Rolling Stone. Tiens, toi!

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FOLK-ROCK. Bob Dylan. The 1966 Live Recordings. 36 CD avec livret. Sony Musique.