Artiste confidentielle, la Norvégienne Jenny Hval compte six albums solos, dont ce récent Blood Bitch qui la hissera parmi les créatrices les plus accomplies de la période actuelle sur le territoire de l'avant-pop ou de l'art pop.

Poésie d'avant-garde, extraits filtrés de conversations «réelles» et repiquages médiatiques de différentes factures, ambiances électroacoustiques très inspirées, usage circonspect d'une lutherie très actuelle, le tout au service d'une thématique sanguine brillamment explorée - de la simple plaie au mythe vampiresque, en passant par la tache (possiblement) menstruelle sur le drap du lit.

Peu d'artistes aussi proches de la poésie contemporaine et du «performance art» arrivent à ciseler des oeuvres aussi séduisantes: la voix aérienne et délicate de l'interprète, ses accroches mélodiques, ses chorus séduisants font en sorte que la dimension exploratoire de son art peut toucher un public beaucoup plus vaste que celui des avant-gardes patentées.

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ART POP, ÉLECTRO. Blood Bitch. Jenny Hval. Sacred Bones Records.