Sébastien Tellier, Christophe, une certaine pop française, des infusions de krautrock allemand, des grooves génériques, des pans de claviers modulaires, des incisions de guitares saturées, des assemblages de nostalgie et de futurisme, une voix de fausset qui s'évapore au-dessus des rimes qu'elle émet.

Servis dans un français normatif, les textes de Bernhari sont léchés, sertis d'épanchements, d'errances, écorchures sensuelles, épopées nocturnes, rendez-vous donnés à l'Île Jésus, traversées orniriques... peut-être dans le 450. Qui sait ? D'aucuns jugeront l'approche pompeuse et affectée, alors que d'autres y verront un mode d'expression tout à fait défendable. Encore faut-il trouver à ce mode d'expression un angle d'attaque singulier. Ainsi, on a parfois du mal à discerner la création authentique de l'exercice de style... mais on reconnaît le talent et le potentiel indéniables de son protagoniste, encadré par le doué réalisateur Emmanuel Éthier.