Avec un style aussi circonscrit, aussi typé, comment le chanteur et beatmaker anglais James Blake pouvait-il élever sa proposition ? En imaginant de nouvelles textures synthétiques autour de sa voix et de ses airs. En étoffant ses ambiances post-dubstep, house, ambient et soul-pop. En coréalisant avec un maître : Rick Rubin. En invitant des collaborateurs de talent : Justin Vernon (Bon Iver) et Frank Ocean.

On se délecte des fréquences célestes et jubilatoires de Bon Iver, en fusion parfaite avec l'approche de James Blake. Il y a aussi cette magnifique voix soul de Frank Ocean qui enrichit une palette déjà riche. Ces voix superbes y nappent les harmonies des claviers, les sons générés par des logiciels et grooves fagotés avec un goût certain. La qualité des mélodies et la singularité de l'emballage sonore élèvent The Colour in Anything. Mélodies, harmonies et rythmes n'ont pourtant rien d'iconoclaste ; c'est construit dans les règles de l'art et c'est tout autour que ça se passe. Et ce qui se passe autour est suave !

Haut la main, James Blake passe le grand test du troisième album.