D'entrée de jeu, le narrateur croit que rien ne presse, inutile d'essayer de «sauter par-dessus son ombre».

Ainsi s'amorce ce ressenti de notre époque manière Minière, décliné en 14 chansons superbes, d'un équilibre presque parfait. Absurdité de la rapidité. Vacuité du sens sous la bannière postmoderne. Éloge de la beauté simple, du «frisson de ce qui est de ce qui a été». «Égo légo» et «moi Ikea». Mystère de l'amour qui «change sans cesse de couleur». Détresse de la vie en ville, refuge envisagé dans cette «île dessinée au stylo-bille». Désordre des émotions. Exploitation sauvage des ressources naturelles.

Et plus encore. Le raffinement des observations, les émotions que transporte chaque idée, l'engagement sincère de leur brillant auteur vont à la rencontre de musiques d'une simplicité apparente, mais dont la grande diversité stylistique révèle la profondeur et la pleine maîtrise de leur compositeur et réalisateur. Esthétiques rock, hip-hop, électro, reggae/dancehall, easy listening, bossa, de Brassens à Stereolab et pourtant, tout reste cohésif, tout coule de source.

À écouter: Postmoderne

POP INDIE

Jérôme Minière

Une île

La Tribu

****1/2