Les fans d'Alain Lefèvre vont adorer. Les autres vont détester.

Et tous auront tort. L'intégrale des 24 Préludes op. 28 de Chopin que signe notre pianiste-vedette est plutôt bonne, malgré quelques réserves. La technique pianistique est partout très solide (on ne sent de problèmes qu'à un ou deux endroits, encore qu'ils soient très minimes !) et les contrastes sont extrêmes, nous amenant de la quasi-immobilité (no 2, no 7) à la fougue la plus débridée (no 16).

Bref, Lefèvre pousse ici l'émotion et le piano à leurs limites. Trop, parfois : ou bien il tombe dans le maniérisme (no 13, no 20, no 21), ou bien il joue carrément trop dur (no 12, no 22). C'est Lefèvre qui parle, et non Chopin. Et que vient faire ici la petite sonate de Padre Soler ? Très joliment tourné, le bref morceau, mais hors de propos. Pourquoi ne pas avoir complété ces 50 minutes de Chopin avec les deux Préludes isolés ?

À écouter : Prélude no 16

CLASSIQUE

Alain Lefèvre 

Chopin

Analekta

***1/2