Ce 35e album de Bob Dylan, qui paraît 50 ans après le tout premier, devait être un disque de chansons religieuses. C'est plutôt un «fourre-tout» dont rêveraient d'accoucher tous les artistes.

Le poète et parolier est dans une forme redoutable. Il renoue même avec les textes-fleuves de ses débuts dans Tin Angel et Tempest, une relecture magistrale, sur fond de musique folklorique, de l'histoire du Titanic dans laquelle même Leonardo Di Caprio a sa place. Dans ces 10 nouvelles chansons, le politique côtoie le personnel et la colère, la tendresse. La musique n'est pas en reste, plus proche que jamais des racines américaines de Dylan. L'intro vieux jazz de Duquesne Whistle, qui ne déparerait pas un film de Woody Allen, annonce un disque dans lequel les époques et les styles se télescopent: blues traditionnel, rhythm and blues stonien et ballades à ranger parmi les plus belles de Dylan, servis par une voix de plus en plus râpeuse qui n'est pas sans rappeler Louis Armstrong. Et parce que Dylan ne fait jamais rien comme les autres, il nous offre, 30 ans après McCartney et Elton John, son hommage senti à John Lennon avec de multiples références aux textes du Beatle disparu. Du grand Dylan.

À télécharger: Scarlet Town

ROCK

BOB DYLAN

TEMPEST

COLUMBIA/SONY MUSIC