Pour les mélomanes indies férus d'arrangements à la fois innovants et soyeux, Grizzly Bear propose ici l'amalgame idéal. La douceur tente généralement de l'emporter sur l'aigreur dans ce quatrième album, mais la tension demeure entière du début à la fin, les énergies de chaque pôle se repoussent comme il se doit.    

Conflit magnifique! Les éléments de rock, les agrégats de rugosité (guitares durement frottées, percussions rock, claviers martelés, etc.) y sont en relation parfaite avec l'élégance des mélodies, la beauté de la voix soliste (Edward Droste), la circonspection des harmonies vocales et des orchestrations contemporaines (chant choral, cordes, piano, vents). Ces arrangements raffinés et hautement créatifs de Daniel Rossen et Chris Taylor n'excluent donc pas la consonance; les grandes chansons pop d'aujourd'hui comme d'hier doivent conserver un niveau d'intelligibilité, ces artistes de Brooklyn ont parfaitement saisi cet enjeu et proposent ici un travail de haute volée. De prime abord, on peut avoir l'impression d'une approche trop classique, les écoutes subséquentes permettent de goûter chacun des passages concoctés avec maîtrise et grande imagination.(en vente mardi prochain)

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Grizzly Bear

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