Jef Barbara a le potentiel et la dégaine pour conquérir l'entière francophonie.

Ce black québécois s'exprime dans un français normatif, il chante en anglais avec un accent très acceptable, et sa synthpop mâtinée de glam sexuel s'inscrit parfaitement dans la pop culture française et aussi la pop anglo-européenne. Très sympathique et très contagieux transgenre 2012, le mec se situe quelque part entre Soft Cell, Roxy Music, Taxi Girl, Lio ou Alain Chamfort.

Chose certaine, Jef Barbara a créé son propre animal: hitmaker naturel, black androgyne parfaitement assumé, juste assez déviant pour pulvériser toutes suspicions bcbg, esprit de star prêt à conquérir les masses, compositeur capable de créer une profusion d'accroches mélodiques et de ponts inspirés, réalisateur capable de créer des environnements sonores propices au salon et à la voiture comme au plancher de danse.

Bon, il y a encore du travail à faire côté textes, certaines rimes tiennent davantage du journal personnel que de la rime chansonnière concluante, mais on y trouve assez de substance pour en prévoir le développement et la maturation. Dans le cas qui l'occupe, de toute manière, la musique et l'image dominent largement. Assez pour se poser la question: ze next thing québécoise... hors du Québec?

À télécharger: Larmes de crocodile

POP

Jef Barbara

Contamination

*** 1/2

Tricatel