À 10 chansons en près de 25 minutes, MU.ZZ.LE ne se qualifie pas tout à fait pour être le successeur de l'épatant A Sufi and a Killer, premier album du chanteur, DJ et producteur californien (aujourd'hui établi à Las Vegas) Sumach Ecks, alias Gonjasufi.

Voyons l'offrande comme un nouvel étalon, non seulement dans le parcours du musicien (et prof de yoga!) mais aussi dans l'éclatement de la scène hip hop/électro expérimentale de la côte Ouest (Flying Lotus, Samiyam, Matthewdavid...).

On est vite absorbé dans l'enchaînement de brève vignettes sonores et de chansons enfumées du producteur, qui amène ses rythmiques dans des territoires rock psychédéliques, spaghetti-western et soul progressif.

Plus près des Flaming Lips que de DJ Shadow, Gonjasufi se sert de sa voix comme d'un instrument à triturer sous les couches de sons et de samples obscurs.

Une mélancolie tendue et malsaine traverse ce fascinant disque, psychotique et touchant dans la beauté du piano qui se brise sur les cymbales de Timeout, dans les violons en accord avec la voix de Rubberband, laquelle se fond tout naturellement dans la brillante Nikels and Dime.

À écouter: Nikels and Dimes

HIP HOP

Gonjasufi

MU.ZZ.LE

*** 1/2

Warp