Ce qui frappe d'entrée dans ce nouvel album d'Adam Cohen, c'est la ressemblance troublante avec le Leonard Cohen des débuts: dans l'accompagnement sobre et senti (guitare acoustique, orgue, un soupçon de piano, des cordes occasionnelles), dans la voix nasillarde et le phrasé, dans la présence féminine à l'arrière-plan (Jennifer Warnes) et dans le texte intelligent, évocateur, le sens de la formule et le sourire en coin.

Qui d'autre qu'un Cohen aurait pu écrire «I've seen you with nothing on but the radio»? Et pourtant, comme le faisait remarquer un collègue fan de Leonard Cohen, cette ressemblance avec le paternel ne gâche en rien le plaisir que procure l'écoute de Like a Man.

Après avoir créé dans le déni pour mieux affirmer sa propre identité, Adam assume pleinement son héritage jusqu'à citer So Long Marianne dans sa chanson Beautiful. Ce faisant, à 39 ans, il trouve sa véritable voix. Il y a bien sûr dans le lexique et dans les thèmes une parenté évidente avec la manière Cohen, mais on imagine mal Leonard Cohen chanter Girls These Days. Like a Man prouve qu'Adam Cohen peut écrire des bijoux de chansons qui lui appartiennent. Ce n'est pas rien.

À télécharger: What Other Guy, Like a Man

CHANSON

Adam Cohen

Like a Man

*** 1/2

EMI