Plus le temps passe, plus nos meilleurs jazzmen admettent les prémisses et développements de la musique contemporaine (écrite). Le pianiste François Bourassa, lui, assume complètement son allégeance aux grands créateurs dodécaphonistes et sériels (Berg, Schönberg, Webern, etc.) en plus de souligner son intérêt pour les compositeurs européens de la génération suivante,  particulièrement ceux associés à l'école de Darmstadt (Boulez, Stockhausen, Berio, etc.).

Dans un cadre ouvert à l'improvisation et au rythme soutenu, ces enseignements trouvent une autre issue. Voilà l'objet d'Idiosyncrasie. Paru cet été au coeur de la tempête jazzistique, cet excellent album fait état de ces explorations menées par le pianiste et compositeur avec qui les fidèles collaborateurs font corps.

Une fois de plus, on constate la facilité déconcertante d'André Leroux (saxophones et clarinette basse) à jazzifier les propositions les plus exigeantes de l'univers contemporain de tradition européenne; on l'écoute ici en pleine possession de ses moyens fabuleux. Derrière le leader et son soliste d'exception, Philippe Melanson (batterie) et Guy Boisvert (contrebasse) constituent une rythmique en phase idéale. Pas de doute, nous sommes à la hauteur des meilleures propositions du genre.

À télécharger: Haiku-Darmstadt

JAZZ

François Bourassa Quartet

Idiosyncrasie

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Effendi