Les Mancuniens de World Unite! Lucifer Youth Foundation (WU LYF) ne partagent pas qu'une propension au rock épique avec Arcade Fire, aussi un goût certain pour le mythe.

Peu d'entrevues accordées aux médias (on vient d'ailleurs tout juste de prendre connaissance du nom des membres), vidéoclips cryptiques pour fertiliser le buzz internet, refus obstiné de traiter avec les majors qui courtisent le quatuor depuis près d'un an, vous voyez le genre.

Et la musique, elle? Dès les premières notes d'orgue d'église de LYF qui ouvre l'album, on est happé par la langueur, puis par la densité, du son du groupe. Un rock qui se déploie sur la longueur par des motifs répétés de guitare électrique (un des atouts du son du groupe, une guitare vraisemblablement inspirée par la musique africaine seventies, particulièrement le Highlife) et la batterie foisonnante, sans être très musclée.

Or, c'est la voix qui scelle le pacte d'amour: une voix graveleuse et filandreuse, sorte de jeune Shane MacGowan pas encore trop usé, qui râle et déforme les syllabes au point d'en devenir inintelligible. Ça ajoute évidemment au mystère, un trait rehaussé par les belles mélodies enfouies sous le brouhaha post-rock et la dimension pastorale des enivrantes chansons du groupe. Paraît aussi que leurs concerts sont d'authentiques événements - ce qu'on paierait pour les voir à Pop Montréal!

ROCK

WU LYF

Go Tell Fire

to the Mountain

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L Y F Recordings