La «nouvelle chanson française» a plus ou moins une décennie d'existence. Une nouvelle génération marquait le retour de la chanson hexagonale avec ses mélodies sobres, ses lignes élégantes, ses harmonies tonales, ses rimes proéminentes.

Dans la lignée (récente) de Vincent Delerm ou (encore plus récente) d'Arnaud Didier-Fleurent, Beaupain fait le pari de la chanson dite à texte. Le cadre sonore se fonde sur des claviers, machines, guitares, basse électrique, compléments de cordes acoustiques. Le rythme y est élémentaire, les accords prédigérés pour la plupart, les mélodies jolies. L'espace sonore investi dépasse à peine l'envergure d'une bonne maquette.

La minceur relative de la proposition musicale et la ténuité de son interprétation vocale ont pour conséquence directe d'avantager la plume du parolier. À ce titre, Alex Beaupain écrit bien, parfois très bien. Il faut dépasser la linéarité du ton, en reconnaître les trouvailles. L'auteur a beau s'égarer parfois dans des concepts assez faciles, il peut aussi trouver la lumière aux confins de l'intimité. Il lui arrive de débusquer des images probantes dans les buissons de ces thèmes éternels - ou sempiternels, c'est selon. L'amour, la rupture, le désir, la loyauté, l'engagement, le désengagement, l'équilibre, le chaos, le calme plat, le début ou la fin de l'intimité à deux. Pourquoi battait son coeur, en somme.

CHANSON

Alex Beaupain

Pourquoi battait mon cOEur

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Naïve