Les anglos disent d'un tel album que c'est un grower. On l'apprécie davantage à chaque nouvelle écoute.

Parce que la première déconcerte un brin: ça ne peut pas n'être que ça, le nouveau TV on the Radio? Tous les ingrédients y sont pourtant, l'alliage de funk, de soul et de rock exploratoire, les guitares qui crépitent, la voix stridente de Tunde Adebimpe. À la première écoute, Nine Types of Light passerait pour le deuxième chapitre du Dear Science d'il y a trois ans. Mêmes couleurs, mêmes audaces, mais en plus coulant, plus doux, plus cajoleur. Puis on le remet. On s'y love. Keep Your Heart n'est plus une ballade, c'est un mantra, mais derrière la voix et la mélodie binaire, ça foisonne de guitares et d'orgues cérémonieux.

Plus loin, la rythmique carrée de No Future Shock pilonne sans égard au ton d'abord posé, puis fâché, du chanteur et donne enfin un peu d'aplomb à l'album, avant que Killer Crane ramène le groupe sur un oreiller de basse distrophiée... et de banjo. La finale du disque est magistrale et contrastée, avec la contenue Forgotten (et ses violons, son siffleux, ses cors) et la percutante Caffeinated Consciousness. Certes plus doux, mais aussi plus exigeant, Nine Types of Light mérite qu'on s'y attarde, ne serait-ce que pour le plaisir d'y trouver une nouvelle chanson préférée à chaque écoute.

ROCK

TV ON THE RADIO

Nine Types of Light

***1/2

Interscope