Étonnant Enrico Macias. Alors que la plupart des chantres de sa génération disparaissent ou s'enlisent dans la redite, l'auteur des Filles de mon pays ne semble avoir encore dépassé sa date de péremption.

La preuve par ce nouvel album, qui fait appel aux sons... du DJ montréalais SoCalled! Ne partez pas en peur: Voyage d'une mélodie reste assez classique dans sa forme. Macias reprend des airs traditionnels juifs du monde entier (Yalali, Adio Kerida, Lehaim encore un verre, Shalom Aleikhem, Sprayz Ichmir) dans le style «chansonnier exotique» qui a toujours été le sien. Les instruments acoustiques sont au premier plan. Et hormis un petit côté plus yiddish, les fans ne seront pas dépaysés.

Mais force est d'admettre que les trois chansons produites par SoCalled amènent une dose de fraîcheur à l'ensemble, avec les échantillonnages, le wurlitzer et les rythmes chaloupés d'influence hip-hop. C'est particulièrement frappant dans la chanson De loin, dont les premières mesures, hypnotiques et hachées au sampler, ouvrent sur des horizons insoupçonnés. Macias aurait-il dû suivre cette piste pendant tout l'album? Poser la question, c'est y répondre. Peut-être que le chanteur a voulu jouer de prudence. Mais le résultat, c'est que l'album tire dans deux directions différentes.

CHANSON

Enrico Macias

Voyage d'une mélodie

*** 1/2

AZ/Universal/Dep