On sait la collaboration du Britannique Colin Newman auprès de feu Alain Bashung pour l'album Novice. Mais encore et surtout, on doit à son groupe culte un bonne part de la transition post-punk à un rock ouvert à l'électro.

Trois décennies plus tard, la facture Wire tient la route. On n'ira pas jusqu'à qualifier le trio londonien de visionnaire en 2011, mais force est de constater qu'il sait encore aspirer le passé vers le présent. D'une redoutable efficacité, les chansons de ce Red Barked Tree transpirent le présent. Les guitares et leurs pédales, les sédiments informatiques, la distorsion, les rythmes lourdement exécutés, les chants voilés, les mots dits et chantés, la classe.

Cet album est construit telle une courbe sinusoïdale: ébullition lente et sûre, atteinte d'un paroxysme de rugosité, traversée d'un haut plateau de rock, puis entrée au sas de refroidissement avant un atterrissage indie pop des plus réussis avec la chanson titre. À ce stade de la vie d'un groupe qui a toujours su éviter l'autoparodie, on ne souhaite pas de grands bouleversements, mais on attend de Wire le maintien de hauts standards de qualité et de créativité. Dans le cas qui nous occupe, mission accomplie. Et vive les vieux!

ROCK INDIE

Wire

Red Barked Tree

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Pink Flag