Avec son complice Hugo Perreault, Richard Séguin s'est donné pour mission d'aller à l'essentiel et de ne pas laisser les musiques détourner l'attention des auditeurs des textes.

Appalaches démarre sur le manifeste Écris, écris et se termine sur Voyager léger, une fort belle chanson d'amour qui agit comme un baume. Pendant toute la durée de son 17e album, Séguin oscille ainsi entre le politique et l'intime avec une sensibilité qui lui permet d'éviter leurs pièges respectifs.

Le ton dénonciateur au premier degré de In God We Trust, Lettre au PM et L'usine rappelle les protest-songs d'une autre époque, mais je retiens surtout de cet album des chansons plus aérées tout à fait dans l'esprit du folk où les textes et l'accompagnement musical organique mettent en valeur la force d'évocation du langage cinématographique de Séguin: Le trajet, Besoin du nord, Le vent, le vent et À quoi bon courir. Des chansons qui, chacune à sa manière, témoignent de la maturité de leur auteur et de la place essentielle qu'il occupe dans la chanson de ce pays d'Amérique. Dans les mains d'un autre, cet album épuré aurait pu être austère. Richard Séguin en a fait un objet de beauté.

FOLK-ROCK

Richard Séguin

Appalaches

*** 1/2

Spectra Musique/

Sélect