Le premier album éponyme de Peter Peter - petit dernier de la famille d'Audiogram et gagnant du concours Ma première Place des Arts en 2008 - s'ouvre avec la chanson Homa.

Dès les premières mesures, on pense à Jérôme Minière pour la voix fragile franchouillarde et les arrangements électro-acoustiques. La troisième pièce, Tergiverse, bénéficie des jolies harmonies vocales de Coeur de pirate, alors que l'intro new-wave de Rien ne nous rassemble est solide. Ici et là, les guitares évoquent tantôt le gratté d'Elliott Smith, tantôt celui de Jean Leloup.

Mais d'une chanson à l'autre, cela manque de tonus. En écoutant les chansons de Peter Peter où il raconte que «Montréal neige sale» et que «demain, c'est l'heure», on a l'impression de le suivre quand il marche dans la ville et que mille et une réflexions lui passent par la tête. Malheureusement, son spleen urbain est dur à percer, et il y a une nonchalance dans son chant qui crée une distance avec l'auditeur. Le réalisateur Howard Bilerman du studio Hotel2Tango a su trouver le son naturel et lo-fi se prêtant le mieux aux chansons de Peter Peter. C'est un début prometteur pour le jeune auteur-compositeur. Maintenant, c'est le temps de marcher dans la ville en s'ouvrant aux gens plutôt que de broyer du noir en regardant le sol.

CHANSON

Peter Peter

Éponyme

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Audiogram