Les femmes frappent fort en ce début de 2011. On pense à PJ Harvey, Anna Calvi, Adele et, maintenant, à la chanteuse suédoise Lykke Li dont, soyons honnête, nous n'attendions pas grand-chose de plus que la charmante pop stylée qu'elle nous avait déjà servie en 2008 avec Youth Novels.

Erreur: ce disque-là, en 10 petites chansons, est un électro-choc. Un bond en avant, tant au niveau des textes que des arrangements. Li se fait voir sous son vrai jour de caractérielle assumée qu'on ne pouvait deviner en l'entendant susurrer son succès Little Bit.

Enregistré à Los Angeles, toujours avec l'ami Björn Yttling (de Peter, Björn & John), le disque s'imprègne autant des influences américaines que britanniques, comme si la bouillante demoiselle s'était astreinte à un régime de The Smiths (comme sur le titre Sadness is a Blessing) et d'Emmylou Harris (Unrequited Love).

Sa pop prend du muscle, flirte avec le rock comme un Tom Waits ou un Nick Cave sait rocker en croonant, alors que Yttling ajoute aux arrangements de l'ampleur, du grandiose et de l'inattendu - ce likimbé façon Konono no.1 sur la dansante I Follow Rivers, la guitare twang sur un rythme électro de la lugubre Get Some. Les textes sont plus croustillants, plus noirs, transformant ses chants d'amour en de terribles et lucides tableaux dépeignant les aléas de la vie à deux. Un disque aigre-doux d'une pertinence inespérée.

POP

LYKKE LI

Wounded Rhymes

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LL Recordings/

Atlantic/arner