Le projet est simple, accrocheur, défendable à n'en point douter: relire les classiques de Bird, soit le génial Charlie Parker.

Pionnier du bebop et premier grand soliste du jazz moderne, Bird ne cessera d'être relu. Or, Joe Lovano est d'abord un ténorman, pas vraiment parkerien dans son jeu... et Bird s'exprimait à l'alto, de manière plus frénétique. Voilà tout l'intérêt d'entendre ce que Lovano nous ferait de Donna Lee, Moose The Mooche, Lover Man, Ko Ko et autres Yardbird Suite.

On peut dire sans ambages que le vétéran a su s'approprier ces classiques, les adapter à son phrasé proverbial. Lorsqu'il se met lui-même à l'alto, d'ailleurs, le résultat n'a rien d'un pastiche; idem lorsqu'il use de ces rarissimes tuyaux que sont le mezzo soprano et l'aulochrome. Si ce n'est pas déjà fait, voilà l'occasion pour plusieurs de découvrir la contrebassiste Esperanza Spalding, qui vient de gagner un Grammy à la surprise générale, musicienne à laquelle se joignent le pianiste James Weidman, les percussionnistes et batteurs Otis Brown et Francisco Mela. Ces instrumentistes excellents, toutefois, n'afficheront pas présents ce soir à la salle Pollack ; Joe Lovano y est le soliste invité de l'Orchestre de Jazz I de McGill et de l'Ensemble de Jazz de McGill.

*** ½

JAZZ

Joe Lovano Us Five

Bird Songs

Blue Note