C'est parce que j'aime beaucoup le duo Alfa Rococo et sa pop intelligente que je suis un petit peu déçue de son deuxième album.

Du talent, Justine Laberge et David Bussières n'en manquent pas. Mais de recul, oui, un peu: à vouloir tout faire seuls ou presque, ils n'ont pu échapper à la redite et au surplace, parfois. Il y a des trucs vraiment réussis sur cet album: toute la deuxième partie du disque (à partir de l'instrumentale Interlude) est franchement inspirée, à la fois organique (avec plus de guitares) et électro, sensible et dansante (Soldat de plomb, La société des loisirs, la reprise électro du Poinçonneur des Lilas de Gainsbourg, c'est de la critique sociale qui fait danser, rien de moins)!

 

 

Mais la première partie (Phénix, Météore...) abuse d'arrangements synthétiques - on a l'impression que le multi-instrumentiste doué qu'est Bussières s'est amusé avec de nouveaux joujoux, au détriment des bonnes vieilles guitares. Cela finit par saturer l'oreille, qui ne prête plus attention aux paroles (alors qu'elles sont bien écrites et véritablement engagées!), au mariage des deux voix, aux jolies mélodies, noyées sous les orchestrations artificielles... La bonne nouvelle? Ça devrait donner de très bons shows dansants.

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Électro pop Alfa Rococo Chasser le malheur Tacca Musique/Unidisc