Depuis l'album Jumping the Creek paru en 2005, le vétéran Charles Lloyd est sur une lancée exceptionnelle.

L'espace conquis par l'ensemble du septuagénaire est l'un des plus créatifs et les plus élégants que le jazz contemporain puisse offrir. La souplesse, le raffinement voire la suavité des interactions, la haute direction artistique assurée par le saxophoniste, la qualité des individualités, la cohésion idéale de ce quartette mènent ce jazz à des sommets de contentement.

Depuis quelques années, le superbe pianiste Jason Moran a remplacé l'incomparable Geri Allen, il apporte au quartette une couleur très particulière dans le phrasé et les dissonances tout en faisant preuve d'une grande profondeur harmonique - il faut d'ailleurs écouter l'excellent Ten, son plus récent album en trio paru à la fin de l'été.

La section rythmique est toujours constituée de l'impeccable contrebassiste Reuben Rogers et du batteur Eric Harland, un des plus subtils de l'heure sur la planète jazz. Tout est en place pour la magie blanche de Charles Lloyd, dont ce Mirror comprend quatre pièces originales, des standards (I Fall In Love Too Easily, Monk's Mood, Ruby My Dear), une reprise de Brian Wilson (Caroline, No) ou des chants traditionnels réarrangés commne La Llorona que la regrettée Lhasa a déjà interprétée. Le tout, il va sans dire, joué superbement par ce maître du goût.

JAZZ

Charles

Lloyd Quartet

Mirror

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ECM