Les White Stripes décantaient un rock bluesé et hyper aéré. Les Raconteurs, un rock assez classique, qui semblait déterré des années 70.

Avec son troisième projet, les Dead Weather, Jack White frappe avec un autre genre d'arsenal. C'est son groupe sous haute tension. Ça suinte la gazoline, ça court-circuite, les guitares grincent et crépitent et les deux chanteurs, Allison Mosshart  (Kills) et lui, hululent dans une noire transe. Mosshart se surpasse, avec sa voix de grande prêtresse insoumise qui vient de sauter la clôture. «I'm mad, he!» crie-t-elle, dans un de ses textes juste assez sibyllin pour qu'on s'y perde à son goût.  Malgré tout, les vieux fans des White Stripes pourraient être déçus. On ne trouve aucun riff primal et imparable comme ceux du duo. Aucune des courtes pièces de Sea of Cowards ne deviendra un tube.

Ce qu'on y retrouve, c'est une énergie, une succession de décharges spasmodiques rock'n'rollesques. Comme si la bande avait laissé le couvercle sauter. Si possible, un des projets les plus instinctifs de Jack White, qui ajoute à ce qui commence à ressembler à une oeuvre.

Extrait: Gasoline

ROCK

DEAD WEATHER

SEA OF COWARDS

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THIRD MAN/WARNER