Le dévoilement de la saison du Domaine Forget, cette semaine, coïncide avec la sortie d'un enregistrement qui y fut réalisé l'été dernier, le 1er août, à la salle Françoys-Bernier, lors d'un concert du Youth Orchestra of the Americas et son jeune chef invité Jean-Pascal Hamelin.

Renouvelé chaque année, l'orchestre groupe, comme son nom l'indique, de jeunes musiciens des trois Amériques. La formation de 2009 en rassemblait 76, de 22 pays, principalement d'Amérique latine. Curieusement, on n'en comptait que trois du Canada et 16 des États-Unis.

Choix logique comme pièce de résistance du programme: la célèbre Symphonie du Nouveau Monde de Dvorák, écrite lors d'un séjour du compositeur tchèque aux États-Unis et créée à New York en 1893.

Jean-Pascal Hamelin est un chef de grand talent qui, à 36 ans, devrait être mieux connu et avoir pris place auprès des Nézet-Séguin, Rivest, Tremblay et Trudel. Il obtient de ces 76 jeunes sans expérience du concert une prestation comme en donnerait un orchestre professionnel inspiré par un grand chef.

Le Youth Orchestra sonne parfaitement bien, comme tel et dans ses composantes. À signaler en particulier, la justesse et la beauté des cordes. À la magnifique et attachante partition de Dvorák, dont il fait toutes les reprises, Hamelin confère tour à tour une profonde nostalgie et une sorte de grandeur beethovénienne.

Mes réserves sont très minimes: au premier mouvement, une entrée de flûte où une note n'a pas sa pleine valeur; au Scherzo, un trio qui, bien que marqué «sostenuto», est maintenu au même tempo que ce qui précède; enfin, quelques phrases secondaires des cordes graves que les micros n'ont pas pleinement captées. Presque rien, en fait.

Les deux brèves pages qui complètent le disque, Danzon no 2 du Mexicain Arturo Marquez et Bootlegger's Tarantella du Canadien John Estacio, sont très dynamiques, très colorées, difficiles d'exécution et brillamment rendues.

Les bruits de salle sont à peu près inexistants; en contraste, l'ovation de l'auditoire tient du délire. Pour des raisons inconnues, on a coupé les applaudissements qui suivaient le Estacio.

YOUTH ORCHESTRA OF THE AMERICAS. DIR. JEAN-PASCAL HAMELIN. FIDELIO, FACD029.

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