Établi à Montréal pour y prendre épouse, compléter sa formation académique et lancer sa carrière, Rafael Zaldivar doit être considéré comme l'un des nôtres.

Espérons qu'il le demeure car il connaît un départ canon. Voilà sans contredit un de nos espoirs pour une possible carrière internationale. D'origine cubaine, Zaldivar ne fait pas dans le jazz latin, il évite (heureusement) ce cliché pour  choisir plutôt un jazz moderne et/ou contemporain, sans renier ses racines pour autant. Son attaque au clavier, la fluidité de son phrasé, la singularité et la modernité de ses propositions le positionnent d'ores et déjà parmi nos jazzmen les plus intéressants. Encore au stade de la synthèse, ses choix compositionnels y sont variés, misent sur la profondeur des harmonies et la complexité rythmique des phrases, préconisent un juste équilibre entre émotion et complexité structurelle.

S'en dégagent les prémisses d'une forte personnalité. Il faut aussi applaudir la complicité et la cohésion de son trio, formé de jeunes musiciens prometteurs : le batteur Kevin Warren et le contrebassiste Nicolas Bédard. Trois cultures différentes, trois identités des Amériques au service d'une musique dont la seule identité est... le jazz. 

Extrait: Cimarron Part One

JAZZ

Rafael Zaldivar

Life Directions

***1/2

Effendi