Issu de la scène hip hop avant-gardiste californienne, accueilli à bras ouverts par la tribu dubstep britannique, le producteur, remixeur et DJ Flying Lotus présente son troisième album, Cosmogramma, qu'il nous avait décrit, lors de son récent passage à Montréal, comme une sorte «d'opéra space pop». «Space», comme pouvaient l'être Sun Ra ou sa regrettée tante Alice Coltrane, deux musiciens qu'il salue d'ailleurs (les chansons Arkestry et Drips/Auntie's Harp).

Les éclats de jazz (la basse de Thundercat, le sax de cousin Ravi Coltrane), traces de musique orchestrale (la harpe de Rebekah Raffles, les beaux violons de l'arrangeur Miguel Atwood-Fergusson), rythmes hip hop variés et bricolages électroniques plombés par de caverneuses et élastiques basses forment une dense, concise et époustouflante trame sonore qui fait voyager. Dans l'ensemble, plus nerveux, plus cohérent et moins éparpillé que le précédent Los Angeles, Cosmogramma est l'oeuvre d'un compositeur à la vision bien définie. Un album de 17 indissociables chansons, un ensemble supérieur à la somme de ses parties. Ce jeune producteur a, à 26 ans seulement, une personnalité musicale unique. Une des perles de la saison pré-estivale.

Extrait: And The World Laughs With You

ÉLECTRO

FLYING LOTUS

Cosmogramma

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Warp