Au Festival de jazz de 1993, alors avec les Bluesbreakers de John Mayall, Coco Montoya avait offert une des grandes performances de l'histoire du Spectrum, de douce mémoire.

Décapant, précis, cet as du shuffle comptait déjà parmi les maîtres de la guitare blues - il a appris d'Albert Collin - quand il s'est lancé dans une carrière solo deux ans plus tard. I Want It All Back est son troisième disque, effort décevant où le guitariste cède la place au chanteur, on ne peut plus ordinaire, où le blues s'évapore au profit d'une quasi-pop sautillante qui s'écouterait bien au pique-nique de la compagnie. L'affaire, coproduite par Keb'Mo qui joue aussi de la guitare rythmique, s'engage de façon attrayante avec Hey Senorita (Montoya vient du Nouveau-Mexique) et puis plus rien sauf dans sa version de Fanny Mae où le vétéran harmoniciste Rod Piazza (The Mighty Flyers), pourtant l'un des meilleurs de sa profession, reste dans le vite-fait-bien-fait. Comme si l'invité ne voulait pas mettre son hôte dans l'embarras en montrant par trop d'engagement... Et le reste est à l'avenant, jusqu'à la version de Somebody's Baby de Jackson Brown. Come on, Coco!

Extrait: Hey Senorita

Blues - pop

COCO MONTOYA

I WANT IT ALL BACK

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RUF