Nos Vulgaires Machins n'ont pas échappé à la trentaine. Ils échappent toujours au confort pragmatique, à l'indifférence, à la résignation.

Ils n'ont pas perdu un millilitre de leur sens critique. Ils s'indignent encore de l'ordre ambiant, d'un progrès social à peu près nul depuis leur naissance, de la proéminence absolue de la culture à bon marché, de la malbouffe omniprésente, des dérives néolibérales, bref de cette place encore bien petite qu'occupent leurs valeurs dans l'espace public. Les affaires sont dites franchement, sans détour aucun. Ça vous fait sourire? Eux ne sourient pas lorsqu'ils vous regardent aller. Si les arguments sont acérés chez Vulgaires Machins, la plume ne l'est pas tout à fait en ce qui me concerne, certains passages auraient dû être retravaillés - maladresses du genre «dans le désert que tu sèmes». On observe néanmoins quelques éléments de vie privée, un souci de l'intimité. Et la musique rentre au poste !

Fesse avec l'aplomb des meilleures formations punk-rock. Glace noire, Je m'excuse... je t'aime, Presque complet, Le Mythe de la démocratie révèlent des grooves on ne peut plus contagieux. À n'en point douter, les Vulgaires Machins demeurent une force cohésive, fédératrice, encore subversive. La trentaine punk-rock? Respect.

Extrait: Glace noire

PUNK-ROCK

Vulgaires Machins

Requiem pour les sourds

*** 1/2

Indica