Ce nouvel opus de Corinne Bailey Rae est teinté de deuil et de catharsis. The Sea est agité par la perte tragique de son mari, qui a succombé à une surdose de méthadone.

C'était en 2008, alors qu'elle était en train de créer cet album mis en suspens jusqu'à ce jour pour des raisons on ne peut plus justifiées. Des chansons ont été créées avant le drame, d'autres lui ont succédé. Et tout est meilleur qu'avant. Difficile d'établir un lien de cause à effet, lien cruel s'il en est, mais je préfère la Corinne Bailey Rae de maintenant à celle de 2006. Avant, j'avais l'impression de me faire servir une palette de bon goût (soul, folk, jazz, etc.), fort jolie palette mais sans fil conducteur. Difficile de conclure que cette épreuve l'a fait grandir en tant qu'auteur, compositrice et interprète, je constate néanmoins que c'est chose faite : l'Afro-Britannique a créé des chansons plus singulières, meilleures en tous points.

Elle y a scotché sa touche brit aux références dont elle fait usage - folk, pop, jazzy, soul et même indie rock. Les arrangements y sont pour la plupart fins et justement dosés. Ainsi, le vernis a été bellement égratigné, une femme éprouvée s'est montrée plus que capable de transformer le malheur en grâce.

Extrait : Closer

Soul pop indie

Corinne Bailey Rae

The Sea

****

Virgin/EMI