De Norvège, Jaga Jazzist est un des plus redoutables détachements que la musique instrumentale nous ait suggéré depuis le début de la précédente décennie.

Cinq ans après la sortie de l'excellent What We Must, la tribu du compositeur Lars Horntveth n'a pas vraiment modifié les paramètres de sa démarche, si ce n'est que l'atteinte de coefficients de difficulté plus élevés et d'une plus grande perfection dans l'interprétation.

Si l'effet de surprise est moins considérable qu'il ne l'a été, on est encore loin de se lasser d'un tel édifice musical, collage hallucinant et brillamment intégré. Y tourbillonnent une multitude de références parfois identifiables (Steve Reich, Zappa...) mais dont l'assemblage produit autre chose qu'une plate succession de références, aussi savante soit cette succession. Tuba, trombone, vibraphone, clarinette, saxophones, marimba, steel guitar, guitares, batterie, synthés et plus encore.

Jazz, rock prog, techno, électroacoustique, musiques classiques, afrobeat, musiques contemporaines, fanfare d'avant-garde... Inclassable, cette nouvelle musique de chambre a de quoi secouer les synapses. Jaga Jazzist est peut-être à la fin d'un cycle, mais quel cycle! (En vente actuellement en ligne; en magasin à la fin février.) Extrait : Prognissekongen

Instrumental

Jaga Jazzist

One-Armed Bandit

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Ninja Tune